Lacunes de connaissances naturalistes produites et partagées en métropole

Lacunes de connaissances naturalistes produites et partagées en métropole

63 % des groupes d'espèces ont une répartition mal connue en métropole.

63 %

en 2023

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Nom complet de l'indicateur : Moyenne de la proportion de groupes taxonomiques estimés mal inventoriés par maille 10 x 10 km, sur le territoire métropolitain, d'après les données partagées dans le système d'information sur la nature et les paysages et disponibles sur l'INPN
Date de mise à jour:

Milieux concernés

Tous milieux concernés

Pressions

Sans objet

Politiques associées

Recherche et connaissance

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Comment la connaissance sur la biodiversité évolue-t-elle en France ?

Interprétation de l'indicateur

En janvier 2023, d'après les informations naturalistes partagées au niveau national, on estime que, pour une maille 10 x 10 km de métropole, en moyenne 63 % des groupes taxonomiques sont insuffisamment inventoriés. Pour les groupes plus populaires auprès des naturalistes, la situation est meilleure, mais 30 % des groupes restent insuffisamment connus (inventoriés) sur le territoire. La distribution de l'indicateur n'est pas homogène sur le territoire et met en évidence des régions et départements où le partage des connaissances est plus avancé. L'effort à produire dans le partage et l'acquisition de connaissance sur les espèces reste donc conséquent. Toutefois, grâce au SINP, on note une progression constante, puisqu'entre janvier 2016 et janvier 2023, le pourcentage moyen de groupes taxonomiques estimés mal connus (mal inventoriés) est passé de 85 % à 63 %. La légère remontée de la méconnaissance sur les neuf groupes les plus souvent utilisés dans les études naturalistes peut s'expliquer par le fait que les inventaires datant de plus de 20 ans ne sont pas pris en compte dans le calcul de cet indicateur. Si, depuis 20 ans, aucun inventaire n'a été entrepris sur ces groupes dans certains secteurs, cela a pour conséquence de faire augmenter la méconnaissance. Globalement, le partage des données apparaît comme le levier prioritaire pour améliorer la connaissance nationale, en particulier pour les groupes classiques en inventaires même s'il devrait améliorer aussi nettement la connaissance des groupes moins populaires. Il reste certainement de réelles lacunes de connaissance (secteurs géographiques qui manquent de prospection) mais, à l'échelle nationale, elles sont actuellement masquées par le déficit de partage des données.
Code indicateur: SNB-F18-17-LCN1
Type d'indicateur : Indicateur

Jeux d'indicateurs

Objectifs nationaux

  • Développer la recherche, organiser et pérenniser la production, l’analyse, le partage et la diffusion des connaissances
  • Améliorer l’expertise afin de renforcer la capacité à anticiper et à agir, en s’appuyant sur toutes les connaissances

Objectifs européens

  • Maintenir et restaurer les écosystèmes et leurs services

Producteur:

PatriNat (OFB-CNRS-MNHN)

Disponibilité des valeurs

Infra annuelle

Rupture de série

Non

Méthodologie :

Les différents jeux de données ont été filtrés pour ne garder que les données d'occurrence dont l'ancienneté est inférieure à 20 ans. Les données d'occurrence ont ensuite été affectées aux mailles 10 x 10 km de la carte Lambert 93 de la France métropolitaine.
 
 Les espèces inventoriées ont été regroupées par groupes taxonomiques. Ces groupes taxonomiques d’intérêt reflètent les logiques d’inventaire et d’acteurs des inventaires et suivis naturalistes. Chaque groupe taxonomique a également été regroupé dans une catégorie d’intensité d’inventaires reflétant la fréquence a priori des inventaires et suivis dont il bénéficie (« taxons classiques en inventaire » et « taxons moins souvent inventoriés »).
 
 Pour chaque maille, la richesse spécifique de chacun des 27 groupes taxonomiques a été calculée, puis comparée à un seuil de méconnaissance du groupe, estimé par un groupe d’experts naturaliste. Si la richesse est inférieure au seuil de méconnaissance, on considère que le groupe considéré est mal connu (mal inventorié) sur cette maille. Le nombre de groupes méconnus sur chaque maille a été calculé pour déterminer la moyenne par maille au niveau national (moyenne arithmétique). Enfin, cette moyenne a été rapportée au nombre total de groupes taxonomiques pour calculer le pourcentage moyen par maille de groupes estimés mal connus (mal inventoriés).
 
 Les seuils de méconnaissance sont définis comme le nombre d’espèces inventoriées en dessous duquel un manque de connaissance peut être admis de façon quasi certaine. Ils ont été établis par sondage d'expert (de un à sept experts par groupe taxonomique) en leur posant la question suivante : « L'approche utilisée consistera à identifier les mailles de 10 x 10 km (carroyage classique des inventaires) dont le nombre d'espèces connu est en dessous d'un seuil minimal. Ce seuil est un avis éclairé d'expert sur le nombre d'espèces qu'on trouve dans le plus « mauvais » endroit de 100 km² où on puisse prospecter en métropole (selon les taxons : Beauce centrale, Picardie, grande zone très urbaines, zone très boisée pour certains taxons, ...). Il faut prendre en compte le fait que sur 10 x 10 km, il y a toujours de l'hétérogénéité de milieu.» Le seuil de méconnaissance considéré est le seuil moyen (moyenne arithmétique) donné par les experts.
 
 Un rapport détaille la méthode et les résultats

Robustesse

Très robuste

Précision

Précis

Sensibilité

Très sensible

Accessibilité des données

Accessibles

Homogénéité des données

Assez homogènes

Fiabilité des données

Fiables

Pérennité des données

Pérenne

Abondance des données

Très abondantes

Niveau d'appropriation

Averti

Avantages

Simplicité de mise en œuvre de la méthode (seuil unique au niveau national). L'indicateur est spatialisé par construction. L'expertise utilisée permet d'avoir une mesure indépendante des données disponibles et d'obtenir rapidement des seuils crédibles au regard de la réalité de terrain. La sollicitation de plusieurs experts par groupe renforce la pertinence des seuils. Le pas de temps glissant de 20 ans permet de faire varier l'indicateur dans les deux sens.

Limites

L'indicateur, au niveau de chaque maille, est un indicateur binaire ne permettant pas de nuance dans la définition du niveau de méconnaissance. On ne mesure pas le niveau de « complétude » des inventaires. L'établissement des seuils par les experts est fondé sur un point de vue subjectif et influencé par l'expérience de terrain des différents experts. Le seuil unique national présente des limites dans le cas de forts gradients (souvent nord-sud) de richesse spécifique, comme c'est par exemple le cas pour les Reptiles ou les Papillons.

Piste d'améliorations

Les seuils d'expert pourront être réactualisés dans le temps afin de refléter les changements dans la perception des experts et l'évolution de la connaissance des taxons. Ils devront être consolidés par l'ajout d'autres avis d'experts, avec une recherche de consensus. L'approche présentée ici pourrait être développée à un grain géographique plus fin (maille 5 x 5 km, commune, voire polygone d'habitat), notamment pour des approches régionales (plate-forme SINP, Observatoires régionaux) afin d'orienter les prospections à cette échelle. L'évolution par maille de l'indicateur pourrait être calculée entre deux mises à jour ou sur une année. La même démarche pourrait être appliquée dans chaque DOM-COM mais ceci nécessiterait un travail spécifique à chaque territoire (démarche à piloter le cas échéant dans le cadre des Observatoires de la biodiversité de ces territoires).

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